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 Pour apprendre, n’importe quoi, il faut répéter, le cerveau a besoin de répétition afin de construire une connaissance de plus en plus solide. À force d’accomplir une tâche, nous enregistrons à chaque répétition les informations de l’action réalisée, le schéma s’inscrit de plus en plus profondément dans le cerveau et, à force d’en renforcer les liens, le savoir-faire s’affine, se forme de mieux en mieux dans la mémoire et consolide la visualisation qui précède le mouvement. Dès lors, il s'agit d'un processus simple de répétition-mémorisation-apprentissage, dans l’ordre. Certes, l’apprentissage, ou disons l’intégration d’information par répétition, est une superbe capacité, un mécanisme efficace et puissant, mais ça signifie également qu’à force de répéter des choses en soi ou de s’habituer à des faits extérieurs récurrents (à des schémas, des patterns, des codes, etc.) on les assimile si profondément qu’on a du mal à s’en défaire et les considérer avec du recul. À force de répéter certains actes, certaines paroles, certaines pensées, tout s’ancre à la structure même de notre cerveau, de notre système nerveux central, et nous peinons à déconstruire ces schémas;

l’habitude est prise et nous nous retrouvons coincés dans l’engrenage, le savoir est fixé. Ce sont des schèmes, des modes d’action et de pensée qui cadrent notre être jusqu'à ce qu'on ne s’en aperçoive plus, aveuglément guidé par de simples habitudes, nos actes et nos pensées se retrouvent opérés par des engrenages. L’assimilation du cerveau est si forte que le mauvais chemin (la mauvaise habitude) entretient les pires vices. Notre cerveau, notre être tout entier, retient et comprend par apprentissage, par acquisition, et la récurrence mène les objets à s’ancrer si profondément dans l’être qu’on en devient entièrement moulé, figé en une forme particulière qui n’est pas la nôtre. Le cerveau plastique comme on disait. Tâchons donc d’entretenir les meilleures pratiques, de nouer les bons liens dans l’esprit et de les renforcer à défaut de les altérer ou de les délaisser. Évitons de restreindre sa pensée aux seules utilités qui comblent des besoins immédiats, mais souvent factices, et mettons-nous en phase avec nos besoins profonds et notre rythme propre.

FARAH LOUIZA

louizamahdjoub@gmail.com

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