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Portes battantes

Je frappais les portes battantes à coup de vent
et j’en reçus une bonne volée au nez,
dont l’air fouettait ma peau effleurée

Je m’éventais les mains à plat
Le visage reculé pour éviter d’y passer le balai
Et sans cesse ces mouvements de va-et-vient
En face de ma figure rétractée
Je m’exaspérai à révéler quelque froideur

J’ouvre donc plus large les ailes de mes mains-éventails
désespèrée à soulever les rafales
En vain, mes bras ridiculement impuissants,
Je suis incapable d’embrasser l’air
Dont le souffle invoque son refus
Me voilà donc à le taper plus fort encore
Je l’aplatis sous mes palmes, mais il ne s’élève point

Dès lors qu’au loin le ciel résiste à ma vue
Et que sur cette terre je m’aplatis de désespoir
Mes yeux révulsés creusent l’intérieur

J’ouvre la terre de mes doigts crispés qui pelletent la marée noire
et j’en désencombre mon trésor
gluant, visqueux, sombre comme un trou sans fond
J’en écoule des fontaines et des fontaines de matière découverte
retirée des racines de mon corps
Je pousse si fort au fond et m’y retire de manière si brusque
que je dérape presque de l’autre côté de la pente
Le mur derrière est si abrupt, mais pire est le vertige qui m’agrippe à sa limite
Je me vois tomber, mais je ne m’entends plus

J’entre donc en basculant ma rengaine
Et je bouscule les bruits qui se parechoc à ma conduite
La route de ma voix s’étend à perte de vue et se détourne en l’air
virevolte tel un Fou de Bassan
Avant de plonger tête piquée dans le sol mouillé, dans la vague creusée
J’y retire la proie la plus immédiate à mon bec
Et affairée de la sorte à ma prise minutieusement déchirée
Je retourne à mon ciel
Je n’y avance guère mieux



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