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Ma chère tutrice
Prudemment au pas levé
La porte s’entrouvre délicatement
J’y vois passer la tête
De ma chère connaissance
Ouï-dire
Dans l’entrebaillement
Elle me passe l’info du jour :
C’est M. Dudessu qui vous attend en bas
À l’entrée
Il dit que vous avez affaire
C’est elle
À l’heure pointée
Sans jamais une flexion
Qui assure mes rendez-vous
Elle place les événements
En marge de mon agenda
et frappe allègrement à ma porte
Sans même me demander
Présente
Avec les faits de la journée
Servi sur un plateau de minerais
Il est l’heure de manger !
me somme-t-elle
Une chance que vous êtes là
pour remplir ma panse
Chère gardienne Ouï-dire
Avec vous la faim n’existe pas
Le vide est du passé
La présence de votre parole est certes maternelle
donnée comme le sein au nouveau-né
Sans vous je ne saurai me nourrir moi-même
Et la porte se rabat
Afin que je descende
Rencontrer ces représentants d’affaire
À l’heure du coucher
De nouveaux coups résonnent
On vient me dire ce qu’il en fût
De cette journée
Et ce qu’il en sera demain
Demain matin, je serai à votre porte
Comme d’habitude
Vous rappelez ce qui est dû
Pour la journée qu’on nommera aujourd’hui
À demain
À demain ma chère
Le repos est une denrée précieuse
Offerte à mon intention
Des objets qui comblent ma conscience
Sur ce socle ajusté
Mes rêves reposent
Les tourments s’enfouissent
L’illusion s’élève
En berne, son royaume dressé
Ma gardienne veille
Et nulle pensée ne m’incombe
Je dors enfin